27 novembre 2007

collec de photographes

En plus de ceux référencés dans la colonne de droite "très beaux à voir"; Après avoir propos de suivre Slava sur son site et son blog. je vais continuer avec d'autres photographes à voir today : ethan James
voici ce qu'il nous dit:
I photograph people. Being a model, entertainer, artist or other is wonderful but to me you are a person first, and I will photograph you in that manner. There is no specific type, age, height, race, etc. that draws my eye more than another. I believe in photo honesty, not photo beauty so the idea of what "photogenic" has come to mean unsettles me. My photography is about the individual because our differences are what make the images so powerful.
son site
son blog


Justin

j'ai regardé ce soir sur NRJ12 ,le concert de Justin Timberlake à NYC.
j'avoue, j'avoue, j'ai craqué pour son marcel sous la chemise blanche. voilà ce que c'est, une belle gueule, une démarche chaloupée, un sourire d'enfer et hop! on pardonne tous mais les grossières fautes de goût.
Vive les marcel! et en plus durant le générique, quand on lui demande "slip ou caleçon" on apprend qu'il en porte deux sur scène. "pour un meilleur maintien"! quelle nouvelle! il est trop bien, justin.
petite mort

C’est l’instant d’après, l’après de la petite mort. C’est l’abandon après l’abandon. Un petit instant d’éternité. Le silence du cocon, le silence d’il y à bien longtemps, lorsque nous n’étions pas encore, juste une chose à venir, épargnée du monde.

Très vite, tout reviendra, le froid de la chambre, les bruits du voisin du dessus et puis, bien sûr la fatigue de la journée et la pensée des jours futurs. Mais, juste là, rien d’autre que la froide sensation de cette goutte de soi, qui descend tout doucement le long de la cuisse.


25 novembre 2007

Slava Mogutin


Yaroslav “Slava” MOGUTIN, né en 1974 en Sibérie, écrit depuis ses 18 ans des essais et des critiques littéraires. Profitant du vent de liberté qui souffla sur l’ex-Union Soviétique après la perestroïka, à Moscou, il s’imposa très vite comme le premier journaliste et écrivain gay russe. Depuis 10 ans il est exilé aux U.S.A. pour ‘hooliganisme malicieux accompagné de cynisme exceptionnel et d’extrême insolence’. Depuis 1999, il présente un travail “coloré”, dissident et joyeux mixant au travers de multiples supports -photographies, dessins, sculptures et performances- différents codes de la sexualité masculine empruntés à la culture urbaine, à la mode, au fétichisme et à l’univers du porno. Provocant et très iconoclaste, il bouscule les standards de la photographie de nus masculins. En 2004, il fonde le collectif “SUPERM” avec Brian KENNY. Slave MOGUTIN et Brian KENNY vivent et travaillent à New-York. Slava MOGUTIN, le site Ici, le blog : http://slavamogutin.blogspot.com/ A propos de LOST BOYS, ici

Je sais que ça va mal



Je ne vais pas bien. Voilà, je rentre de nouveau dans ces longues périodes où le boulot me remplit trop la tête. Après ces neuf jours de grève, de marche à pied. Neuf jours où je suis arrivé très tôt et où je suis parti très tard. J’ai plus envie de rien, j’en ai littéralement « plein le dos ». Je déprime, je ne supporte plus mes collègues de bureau, les contradictions, je déprime quoi !
Alors ce samedi je suis allé m’acheter des sous-vêtements. Je suis allé courir les magasins à la recherche de slips, boxers et autres caleçons ! Je le jure cela faisait très longtemps que je n’avais plus été l’objet de ces convulsions. Renouveler ma collec, déjà bien conséquente et en prenant bien garde que ces slips, boxers et autres shorty’s correspondent bien à mon état d’esprit du moment ! Et en ce moment, là maintenant, pas question de rechercher de belles matières, des slips ou des boxers qui moulent bien, qui mettent en valeur, qui restent parfaits lorsqu’ils sont portés. Des qui restent parfaits dans la glace du gymnase, parfaits comme sur les photos des magazines. Non, rien de tout cela ; je voulais, des cotons, confortables voire plus larges que nécessaires. Des formes qui collent à mon corps du moment qui s’empatte, des formes où je serai à l’aise, où il faudrait de temps en temps remettre les choses en place. Des basiques quoi, du pas cher. Rien de tout ce que l’on peut voir dans les vestiaires aucune de ces ceintures « brandées » de CK, de D&G qui laissent des traces sur la peau quand on les ôte. Alors je suis allé chez H&M, pull & bear, american apparel, et suis revenu avec des boxers pour gosses, avec des sickonineteen et des Xdye. Voilà, c’est simple la vie. Je me sens bien, avec mon boxer psychédélique un peu lâche et sans maintien aucun et sa ceinture noire avec des XD tout le long qui dépasse bien de mon jean taille basse. Sans compter ce boxer tout simple et sa ceinture liserée rouge que je mettrai demain sous mon costume.

Retour vers l’adolescence, rien de mieux pour ne plus penser à l’enfer de demain, le monde des adultes, le monde des costumes cravate, des décisions à prendre et des bonne idées à avoir et vite.

J’ai quinze ans qui dit mieux !

MikaAAAAAAA!!!!!!

Bon c'est dit, j'aime Mika! mais comment ne pas aimer! c'est de la bonne pop, rien à dire, gentillement mondialisée (batteur qui est une batteuse black, guitariste asiatique, ...) et en plus il est tout mignon,....




24 novembre 2007

martine pète un câble!!!!!
martine

Martine est au coeur de l'actualité de la toile. Le site qui parodiait les couvertures des albums de la jeune fille née dans les années 1950 a dû fermer boutique à la demande des éditions Casterman.

19 novembre 2007

sale temps, sale grève

Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ?

Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?

- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est restée jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas...

les merveilleux nuages !

L'étranger - Baudelaire

15 novembre 2007

Gardiner se met à Brahms
salle pleyel - 15 nov 2007
programme

Révolutionnaire et romantique :

Terriblement british, cet homme, (parfait francophone parce que sincèrement francophile), est un chef comme le Royaume Uni n'en compte pas beaucoup. Grand expert de Berlioz, amateur assumé de la race de bovins de Sallers, ce chef est aussi et surtout un authentique paysan, au sens le plus noble du terme. Son goût pour la vie dans cette admirable campagne du Dorset où il est né, le poursuit depuis l'enfance, depuis cette heure où son père lui enseigna l'art de cultiver son jardin... avant de lui consentir du bout des lèvres, le droit de faire ce qui lui plaisait par dessus tout : diriger un orchestre baroque, diriger des interprêtes dans un opéra de Rameau, "monté", mis en scène par sa mère dans le parc à la beauté si délicate de la maison familiale... Bref, de le sacrifier définitivement à Claudio Monteverdi, à Bach, à Rameau, mais aussi à Berlioz, et aujourd'hui à Brahms...

Qui s'en plaindra ?

13 novembre 2007

Opéra!

TOSCA



Opéra Bastille, Paris • 13.11.07 à 19h30
Giacomo Puccini (1900)

Direction musicale : Nicola Luisotti. Mise en scène : Werner Schroeter. Avec Catherine Naglestad (Tosca), Vladimir Galouzine (Cavaradossi), Samuel Ramey (Scarpia), Wojtek Smilek (Angelotti), Christian Jean (Spoletta), Jean-Philippe Marlière (le Sacristain), Yuri Kissin (Sciarrone), Christian Tréguier (le Geôlier).

Que du bonheur ! Luisotti conduit la partition de Puccini avec une telle fougue qu’elle en devient incandescente. Le début de l’acte II, en particulier (jusqu’au “Vissi d’arte”, qui casse un peu l’ambiance), est un bonheur de tension et d’intensité dramatique. Du côté des rôles masculins, difficile d’imaginer plus envoûtant que le Scarpia de Ramey, parfaitement ignoble et pourtant si humain dans son attirance pour Tosca. Et Galouzine est merveilleux en Cavaradossi : il pimente son rôle de ténor italien canonique d’un soupçon de gravitas russe qui lui donne une substance d’une parfaite onctuosité. Un peu moins convaincu par Naglestad, qui n’est pas tout à fait sur son terrain naturel, me semble-t-il. Incontestablement, elle a le “look” du rôle, mais ça ne suffit pas tout à fait. J’avais déjà vu la mise en scène de Schroeter il y a à peu près exactement sept ans avec Sylvie Valayre en Tosca, Franco Farina en Cavaradossi et Jean-Philippe Lafont en Scarpia. (Il y avait déjà Yuri Kissin en Sciarrone, mais à l’époque c’était Youri Kissine.) Je l’ai trouvée ce soir beaucoup plus élégante et équilibrée que dans mon souvenir. La mise en scène situe l’action dans un univers stylisé à dominantes géométriques dans lequel se retrouvent quelques éléments emblématiques au contraire totalement figuratifs, le tout baigné d’une lumière très joliment atmosphérique.
Une réussite, incontestablement.


11 novembre 2007

Abonnés absents

Abonnés absents

Une journée de farniente ; une journée à digérer les soubresauts (professionnels) de la semaine écoulée et surtout à ne pas penser à ceux de la semaine à venir.



10 novembre 2007

Somewhere




Somewhere, you'll be there and I'll find myself
Chambre froide,
Lumière blafarde
Corps désolé et sans caresses,
Corps glacé, soir d’hiver
Je déteste me regarder
Je ne puis me voir que dans le regard des autres
Je me déteste ?
Je m’aime ?
Je n’existe que par toi ou lui
Me voir est une douleur
Comment peut-on m’aimer
Comment peux-tu ?



09 novembre 2007

Télévision (le groupe)

(re) découverte


j'écoute en boucle le premier disque de TELEVISION (1977)
Parmi tous les groupes de la vague punk de la fin des années 70, Television est de loin le plus intéressant et pour une bonne raison : son caractère progressif. En effet, contrairement à la majorité des groupes punks des l'époque, Television se refuse à rejeter les autres styles musicaux et incorpore ainsi de multiples influences à sa musique.

Ainsi la musique de Television garde les éléments principaux du punk : sa simplicité, son caractère sec, incisif et répétitif, mais sonne pourtant très différemment des Sex Pistols ou des Ramones.
Les deux excellents guitaristes que sont Tom Verlaine et Richard Lloyd se complètent à merveille et réussissent à faire de Marquee Moon un véritable et magnifique album de guitare (incroyable pour du punk...).

Le chanteur guitariste Tom Verlaine compose la totalité des titres (excepté "Guiding Light") et force est de constater une incroyable constance dans la qualité. Aucun titre ne se détache vraiment du lot si bien que Marquee Moon constitue un véritable album au sens noble du terme et tranche encore une fois avec cette multitude de médiocres albums de punk portés par un ou deux singles.

Après une telle démonstration il devient légitime de se demander si cette musique est réellement punk. Et bien oui! Cette musique punk est à conseiller à tous ceux qui n'aiment pas le punk. Marquee Moon reste d'ailleurs toujours incompris de certains amateurs du genre totalement désarçonnés par sa richesse.

04 novembre 2007

Je te connais si bien

Je te connais si bien

Je te connais si bien. Rien de ton corps ne m’est étranger. J’en connais chaque recoin, pour les avoir parcourus, explorés, de mes yeux, du bout de mes doigts du bout de ma langue. J’en connais chaque pore, pour en avoir léché la sueur. J’en connais chaque grain de beauté, et chacune de tes imperfections m’est familière. Je te connais si bien, je te connais depuis si longtemps maintenant.

Ce soir, comme beaucoup d’autres soirs, je te regarde. La maison, notre maison du Périgord est maintenant vide ; les amis sont partis, nous laissant enfin seuls. J’aime ces séjours chez nous, où la maison retentit des bruits familiers des amis, de l’amitié, alternant avec notre solitude choisie.

Je te regarde donc. Tu reste là devant moi, au sortir de la douche, étonné de mon regard insistant posé sur toi. Toi, une serviette enroulée autour de la taille, quelques gouttes mal séchées coulant sur ton torse. Toi et tes cheveux longs mouillés plaqués sur ton visage et ton cou. Je t’approche de moi, de mon visage. Je caresse ton ventre, ces doux poils sur cette peau si blanche rosie par l’eau brûlante de la douche ; ces doux poils qui disparaissent sous la serviette vers ton sexe si souvent aimé. Et puis ce petit grain là au creux de ta hanche, ce petit grain qui me dit que c’est toi.

Alors, je t’enlève doucement cette serviette qui me sépare de mon toi intime, de mon toi à moi seul. Je découvre alors cette touffe de poils que tu arranges si bien, comme ces mecs sur les photos du web, cette touffe de poils blonds qui couronne ta queue et tes couilles rasées ; cette queue à nulle autre pareille ; cette queue que je connais si bien et qui va si bien à ma bouche.

Après seulement, après le plaisir, je reposerai mon visage sur tes fesses ; tes fesses charnues et si poilues (tu n’aimes pas que je le dise) mais si confortables j’y plongerai mon visage tout entier, mes mains parcourant sans se lasser tes merveilleuses boucles soyeuses. Tu t’endormiras alors, bercé par mes baisers. Tu t’endormiras alors, sachant être aimé.

Bouquins

Novembre

C’est le temps des vacances, le temps du recul. C’est le temps de prendre le temps ; la maison est froide, elle nous rend ainsi la solitude dans laquelle nous l’avons laissée depuis les cris et les rires de l’été. La cheminée est encore pleine des cendres des derniers feux. La cour est remplie de feuilles mortes et les figues ont pourri à même la branche faute d'avoir pu être cueillies. L’abandon.

Le feu, le feu dans la cheminée va réchauffer et faire revivre tout cela. Les châtaignes vont crépiter, le vin va couler comme les heures délicieuses et calmes passées au coin du feu.

Et pus les livres, les livres emportés qui amèneront, là auprès de notre feu, des compagnons lointains, des compagnons d’encre et de mots.

PhilippeClaudel – Le café de l’excelsior

« Parfois, vers la tiédeur du soir, Grand-père en verve, juché sur cet autel brandissait une bouteille, et lançait de mystérieux propos que je comprenais mal. Son cœur débordait de trop de poésie que les spiritueux rendaient bafouilleuse dans sa bouche. Il esquissait quelques mots, poussait une chansonnette à l’énigmatique refrain puis finissait par se taire, un peu surpris. Ses compagnons emprisonnés dans leurs salopettes en bleu de chauffe, passée une certaine heure bien indéfinissable, auraient pourtant pu sans mal interpréter tous les oracles des pythies les plus hermétiques, mais Grand-père avait ses pudeurs et se retenait dans ses prophéties inspirées des alcools fruitiers ou bien encore des verjus d’Anjou".

Le livre posé, c'était comme un arrêt sur image, une langueur inénarrable et une envie de savourer encore ces petits moments d'enfance qui sont au final indestructibles. Quatre-vingt pages à consommer sans modération à l'ombre des tilleuls en fleurs en sirotant une menthe à l'eau bien fraîche ou pour ce qui me concerne, sur un large canapé, entouré de coussins, au coin d'un grand feu de cheminée. Juste le crépitement des flammes et cette tranche de vie partagée.

Sylvie Germain - Magnus –

" Magnus est un ourson de taille moyenne, au pelage très râpé, marron clair faiblement orangé par endroits. Il émane de lui une imperceptible odeur de roussi et de larmes. Ses yeux sont singuliers, ils ont la forme et le doré - un peu fané - de la corolle de renoncules, ce qui donne un regard doux, embué d’étonnement."

" Magnus est un homme d’une trentaine d’année, de taille moyenne, aux épaules massives, au visage taillé à la serpe. Il émane de lui une impression de puissance et de lassitude.Ses yeux, brun mordoré virant parfois à l’ambre jaune, sont enfoncés dans l’ombre des orbites, ce qui lui donne un regard singulier - de rêveur en sentinelle

" Les rêves sont faits pour entrer dans la réalité, en s’y engouffrant avec brutalité, si besoin est. Ils sont faits pour y ré-insuffler de l’énergie, de la lumière, de l’inédit, quand elle s’embourbe dans la médiocrité, dans la laideur et la bêtise ".

Philosophe de la mystique chrétienne , sa " quête littéraire et spirituelle " est centrée sur l’énigme du mal; dans son étrange univers, mi-concret, mi-sacré, imaginaire et mysticisme s’entremêlent avec une grâce subtile et une puissance créatrice parfois déroutante :

" Ecrire, c’est descendre dans la fosse du souffleur pour apprendre à écouter la langue respirer là où elle se tait, entre les mots, autour des mots, parfois au cœur des mots ".

Magnus est l’histoire douloureuse d’un enfant qui a perdu la mémoire à l’âge de cinq ans pendant la seconde guerre mondiale : " Il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est aussi vide qu’au jour de sa naissance ".
Il lui faut tout réapprendre; il porte le même nom que son ourson qui porte une étrange odeur de roussi car l’une de ses oreilles est brûlée… Le secret de cet ourson sera lentement dévoilé au cours du récit lorsque Magnus, à la recherche angoissante de son identité, va partiellement recouvrer la mémoire et lutter contre le mal incarné par son père.


– Ahmadou Komone - Allah n’est pas obligé

" M'appelle Birahima. Suis p'tit nègre […] parce que je parle mal le français. Mon école n'est pas arrivée très loin ; j'ai coupé cours élémentaire deux […] parce que tout le monde dit que l'école ne vaut plus rien, même pas le pet d'une vieille grand-mère […] parce que même avec la licence de l'université, on n'est pas fichu d'être infirmier ou instituteur dans une des républiques bananières corrompues de l'Afrique francophone. […] Avant de débarquer au Libéria, j'étais un enfant sans peur ni reproche […], j'étais un enfant de la rue. Et quand on n'a plus personne sur terre, ni père ni mère ni frère ni sœur, et qu'on est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge, que fait-on ? Bien sûr on devient un enfant soldat. On m'avait dit le Libéria est un pays fantastique […] des choses merveilleuses. Là-bas il y avait la guerre tribale. Là-bas, les enfants comme moi devenaient des enfants soldats, qu'on appelle […] des small-soldiers. Les small-soldiers avaient tout et tout. Ils avaient des kalachnikov. Les kalachnikov, c'est des fusils inventés par un russe qui tirent sans s'arrêter. Avec les kalachnikov, les enfants soldats avaient tout et tout. Ils avaient de l'argent, même des dollars américains. Ils avaient des chaussures, des galons, des radios, des casquettes et même des voitures qu'on appelle aussi des 4x4. J'ai crié Walahé ! Walahé ! Je voulais partir au Libéria et devenir un enfant soldat… Tous les villages étaient abandonnés, c'est comme ça dans les guerres tribales : les gens abandonnent les villages où vivent les hommes pour se réfugier dans la forêt où vivent les bêtes sauvages. Les bêtes sauvages ça vit mieux que les hommes… Sanniquellie était une grosse agglomération à la frontière où on extrayait de l'or et du diamant. Malgré la guerre tribale, les commerçants étrangers s'aventuraient appâtés par les prix cadeaux de l'or. Les patrons associés qui sont les vrais maîtres des mines et de tout et tout habitent dans de vraies forteresses gardées par des enfants soldats armés jusqu'aux dents et toujours drogués. Totalement drogués… Foday Sankoh ne veut pas du deuxième tour des élections. La solution lui vint naturellement sur les lèvres : "Pas de bras, pas d'élections." Il faut couper les mains au maximum de personnes, au maximum de citoyens sierra-léonais ». Les amputations furent générales, sans exception et sans pitié."

il y a juste la réalité. On ne ressort pas de cette lecture indemne, on ne comprend toujours pas comment on a pu en arriver là, mais on commence à voir ce qui transforme des enfants en soldats.