29 décembre 2009

Farniente




enfin, enfin, rien à faire; plus rien à faire. quelques jours de farniente, oublier le boulot, déstresser un peu. retrouver, surtout, le goût des choses, des autres; prendre le temps, le large. Retrouver notre cocon campagnard. Feux de cheminée, bouquin, musique.
rien que du bonheur.


23 décembre 2009

Concert

La melodie du bonheur - Chatelet


La scène s’ouvre sur les sommets du Tyrol, cathédrale de pierre d’où s’élèvent les chants sacrés d’un choeur de nonnes. Maria Rainer s’apprête à quitter le couvent et à rejoindre la famille de sept enfants et un veuf, les von Trapp, qu’elle sauvera de la monotonie et de la rigidité militaire par son amour de la musique et du chant. C’est une bien jolie histoire que cette rencontre-là. La vie romancée d’une orpheline qui fuit l’annexion de l’Autriche par les nazis avec sa tribu recomposée. Broadway fit un succès de l’autobiographie de l’héroïne à la voix d’or, Hollywood la propulsa au rang de légende. Et Paris manquait toujours au palmarès de la comédie musicale. La mise en scène d’Emilio Sagi au Châtelet est à la démesure de l’événement. Des décors somptueux, des changements de costumes incessants, une cinquantaine de comédiens, chanteurs lyriques, figurants, un orchestre en fosse dirigé par Kevin Farrell... Sylvia Schwartz emboîte le pas à la Julie Andrews de la version cinéma. Sa voix de Soprano sublime le répertoire créé par Richard Rodgers et Oscar Hammerstein en 1959. Des textes en anglais, sous-titrés, qui glorifient les valeurs familiales, le soutien à la patrie et surtout la nature. Les murs de la demeure des von Trapp, peints aux couleurs du ciel, sont ouverts sur les montagnes, illustration parfaite de la domination des éléments sur la nature humaine. Et si les moeurs ont évolué et que la naïveté date un peu, la résistance à l’envahisseur, incarnée par une milice armée qui déborde la scène et se glisse dans le public, réveille encore l’indignation.
Jusqu’à ce que la verte colline engloutisse l’étendard nazi. La nature vainc l’envahisseur et porte la joyeuse famille vers la liberté. La symbolique politique, résolument appuyée, manque un peu de subtilité. Mais rien n’entache le bonheur béat de ces trois heures sous oxygène alpin. On n’en demandait pas plus. Juste ces mélodies ressuscitées qui flottent longtemps dans la grisaille quotidienne.

22 décembre 2009

My Buddy

Tu sais que je t’aime ; tu sais que je t’aime depuis le jour ou presque où tu es rentré dans ma vie. Tu sais combien tu m’as fait souffrir, tu as en mémoire toutes les guerres que nous avons menées, enfin, toutes les guerres que je t’ai mené, toutes les guerres que j’ai perdues. Mais qu’importe puisque nous nous aimons, qu’importe puisque maintenant, nous sommes amis, d’indéfectibles amis. Nous en savons tellement l’un de l’autre ! Nous avons survécu à toutes nos blessures et celles que nous nous sommes infligés, nous ont renforcés contre les autres. Comme un amant, je connais tout ou presque de ton corps ; je connais son odeur, ton haleine légèrement acre, la texture si sèche de ta peau, la forme particulière de ta queue, la longue cicatrice enfin, qui déchire ton abdomen. Comme l’amant, enfin que je ne fus jamais. Nous sommes les meilleurs amis du monde, comme des frères. Tu es le frère que j’eusse aimé avoir, je suis le grand frère que tu aurais aimé avoir, celui que tu aurais bien échangé contre ton zombie de vrai frère. Celui a qui on raconte tout, celui vers qui l’on se tourne quand on ne sait pas où aller. Celui chez qui tu es venu frapper hier au soir après une énième histoire de femme. Comme a chaque fois, tu as souri, demandé si tu pouvais dormir là. Puis sans attendre de réponse, tu as pris une bière, puis d’autres, vautré sur le canapé, fumé quantité de cigarettes et raconté tes malheurs. P. comme à chaque fois est monté se coucher et nous a gentiment laissé seuls. Alors ta tête posée sur mes jambes, tu m’as raconté une histoire rocambolesque dont je serais incapable aujourd’hui d’en raconter les détails. Mais qu’importe, tu avais envie d’être là, de parler, de te regarder, de te comprendre en résonance avec moi ; ta tête sur mes cuisses, ma main dans tes cheveux. Un simple moment de bonheur partagé. Après, tu envahiras l’espace, couvrant le sol de tes vêtements, choisissant des tas de bd que tu ne lirais pas, t’emmitouflant dans les couvertures recouvrant le canapé. Bientôt tu t’endormiras, content, soulagé, confessé ( ?). Demain, la maison toute entière sentira « toi ». Je te passerai un slip et une chemise propre. Et, toute la journée j’aurai un peu de bonheur à te savoir dans mes vêtements ; un peu de moi contre ta peau, un peu de moi avec toi. Mon ami.

14 décembre 2009

Poésie de la vie


Dans le port d'Amsterdam


Y a des marins qui chantent Les rêves qui les hantent Au large d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dorment Comme des oriflammes Le long des berges mornes
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui meurent Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs Mais dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui naissent

Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui mangent

Sur des nappes trop
blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune

A décroisser la lune
A bouffer
des haubans
Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites

Que leurs grosses mains invitent

A revenir en plus

Puis se lèvent en riant

Dans un bruit de tempête

Referment leur braguette
Et sortent en rotant
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent

Comme des soleils crachés

Dans le son déchiré

D'un accordéon rance Ils se tordent le cou
Pour mieux s'entendre rire
Jusqu'à ce que tout à coup

L'accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier Ils ramènent leur batave
Jusqu'en pleine lumière
Dans le port d'Amsterdam
Y a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d'Amsterdam

De Hambourg
ou d'ailleurs
Enfin ils boivent aux dames
Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel

Se mouchent dans les étoiles

Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles

Dans le port d'Amsterdam
Dans le port d'Amsterdam
.

A perfect day


Just a perfect day,
Drink Sangria in the park, And then later, when it gets dark, We go home. Just a perfect day, Feed animals in the zoo Then later, a movie, too, And then home. Oh it's such a perfect day, I'm glad I spent it with you. Oh such a perfect day, You just keep me hanging on, You just keep me hanging on. Just a perfect day, Problems all left alone, Weekenders on our own. It's such fun. Just a perfect day, You made me forget myself. I thought I was someone else, Someone good. Oh it's such a perfect day, I'm glad I spent it with you. Oh such a perfect day, You just keep me hanging on, You just keep me hanging on. You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow, You're going to reap just what you sow...

10 décembre 2009

Fin de mission



Bientôt, nous ne serons plus. Bientôt cette fabuleuse équipe autour de moi, avec moi ne sera plus. Déjà A., G., S., sont partis. Les soirées sont plus tristes, les séances de gym à d'hôtel, plus monotones. Le charme est rompu. Chacun déjà pense à demain; à son futur poste: quel ville, quelle complexité. Le coeur n'y est plus, on se languit de Paris, de sa copine qu'on laisse chaque lundi plus difficilement. F. d'ailleurs a craqué, il revient presque chaque soir sur Paris; quitte à revenir par le premier train, quitte à arriver tard chez soi. Le charme est rompu.



22 novembre 2009

éveil matinal








j'aime les collectionneurs; les photographes collectionneurs. Après stuart sandford qui collectionne les "petites morts", après tomm brown qui collectionne simplement ses mecs de passsage comme Matias d'ailleurs ou exhibboy qui collectionne les mecs qui comme l'indique le nom de son site "s'exhibent.
voilà maintenant Bertrand le Pluard qui nous propose, une collection de mecs au réveil, en majesté comme on dit.
c'est tout simple, cela donne envie d'aller voir son site, ses autres oeuvres.
voici son adresse

17 novembre 2009

concert

Le pianiste milanais et le maestro et compositeur français célèbreront Béla Bartók le 16 novembre à Paris, Salle Pleyel.

Lundi 16 novembre, la Salle Pleyel proposera un nouveau volet du passionnant cycle
Pollini Perspectives avec ce soir là un programme des plus exceptionnels. Sur scène, Pierre Boulez dirigera l’Orchestra Filarmonica della Scala – Milan dans un programme totalement dédié à Béla Bartók avec Quatre Pièces op. 12 le Concerto pour piano n°2 avec évidemment le grand Maurizio PolliniLe Mandarin merveilleux.

Avec ses Quatre pièces op. 12, Bartók amorçait un véritable virage esthétique, simultanément influencé par les volutes debussystes et l’expressionnisme viennois. Totalement indépendantes les unes des autres, ces pages témoignent de cet état d’esprit : on y croise aussi bien l’amour de l’orchestration « à la Française » qu’un hommage démoniaque au scherzo de la Symphonie n°9 de Beethoven ou une Marcia funebre dont la profondeur et la violence expressive interpelleront plus d’un auditeur. De fait, le compositeur hongrois n’était pas homme de compromis : son Mandarin merveilleux sera taxé d’« immoralité », créant le scandale. Il faut dire que cette pantomime dansée avoue sa filiation avec Le Sacre du printemps, l’orchestration et les rythmes obsessionnels participant d’une irruption du « barbare » dans la musique occidentale. Dès le prélude surgit une suffocante évocation de la grande ville vue comme lieu de vacarme et de terreur : entre frénésie et effets de klaxons, cette cacophonie savamment maîtrisée campe l’ambiance des bas-fonds de la Mitteleuropa au sortir de la Première Guerre mondiale.


15 novembre 2009

QUANDONVOUSVOIT



QUANDONVOUSVOIT

Les mecs, les mecs, je vous vois, je vous croise, je vous dévisage, je vous aime. Les mecs, il y à des jours comme ça où chacun de mes pores est en alerte; je vous capte; tous mes sens mobilisés derrière chaque poil. je vous capte, vous ne vous doutez de rien, mais tel un ordinateur biologique, je capte et analyse tout dérangement de l'air, toute effluve; tells des mains, des nez invisibles, je parcoure vos corps, vos vêtements, vos parties les plus intimes et je renifle, hume, me pâme, m'enthousiasme ou vous ignore il y à des jours, où je me donnes tout entier, mais vous ne le savez pas; vous passez votre chemin.

09 novembre 2009

Vitrine





Puisque en ce moment, je ne puis vous aborder, puisque en ce moment vous êtes si lointains; inabordables, hors d'atteinte. Puisque en ce moment, j'ai que mon corps pour seule aventure.
Alors, laissez moi vous regarder, laissez moi vous admirer, désirer. Inaccessibles, donnez-moi néanmoins un peu de réconfort. vous ne le saurez jamais, nous ne partagerons jamais aucun instant.
Pas grave. Je reviendrai vers vous, bientôt, demain peut être, un regard, un corps, une étincelle. Une nouvelle rencontre.

Demain peut être. Si non tant pis!



08 novembre 2009

Niente

Les jours et les semaines s’écoulent, très vite, trop vite. Une mallette à la main ; aéroports, gares, hôtels, bureaux.je vogue en Europe toute la semaine. Sans rien voir, rien d’autres que les mêmes chambres, des bureaux, de longues avenues parcourues derrière la vitre d’un taxi. Des diners vite pris dans des restaurants d’hôtels. Serveurs obséquieux, musique légère et clientèle d’hommes d’affaires solitaires comme moi. Le nez dans le journal ou sur le blackberry.

Même les salles de sports ne me tentent plus. A force, les séances de musculations avec F. n’ont plus de charme ; c’est un superbe, sympathique garçon mais hétéro dans tous ses pores et nos douches ambigüités ne m’excitent plus.

Pas d’aventures non plus depuis quelques temps. Je ne cherche pas. Bien sûr, les occasions se présentent, mais rien dans mon regard n’attire l’autre, rien. Je suis un business man comme les autres !

Heureusement, cela se termine. Nous allons enfin livrer nos conclusions. Il sera temps de passer à autre chose ; j’espère avec moins de pression, moins de stress, moins de voyages.

06 novembre 2009

concert

Daniel Harding se mesurait à Wagner : avec la cinquantaine de musiciens du Mahler Chamber Orchestra, et non avec un grand orchestre. Une volonté de dégraissage et de transparence qui bénéficie de vents très nuancés mais souffre d'une direction fougueuse, manquant toutefois de substance et de ligne directrice. Dans cette version de concert, seule l'Isolde toujours incandescente de l'immortelle Waltraud Meier et le roi Marke pétri d'humanité du merveilleux Franz Josef Selig nous donnèrent les frissons attendus, en l'absence d'un Tristan digne de ce nom et d'une direction plus structurée.

17 octobre 2009

Weekend cinema (b)


on l'a déjà vu sur pas mal de sites, il s'appelle Thomas et il est acteur. ici il fait de la pub pour une marque inconnue de sous vêtements. C'est juste beau, alors je l'offre à qui veut regarder.


movies

Weekend cinema (a)

Nos amis du stade français vont encore faire fort. comment ces superbes hétéros peuvent-ils accepter de tourner et de se faire photographier ainsi; devenir des icones gays! c'est presque du porno soft!


27 septembre 2009

justB&Wdelight

justB&Wdelight



concert

Chocdetitans

Concert du London Symphony Orchestra sous la direction de Valery Gergiev, avec la participation du pianiste Nelson Freire à la salle Pleyel, Paris.


Unis à un orchestre d’élite comme le London Symphony Orchestra, les deux titans que sont le chef Valery Gergiev et le pianiste Nelson Freire donnent à la salle Pleyel, avec un programme massif consacré au 2e concerto de Brahms et à la 11e symphonie de Chostakovitch, un concert qui restera dans les mémoires.


Salle Pleyel, Paris
Le 26/09/2009I


Vous êtes beaux.



Et avec cet été qui s’éternise, les rues de Paris se peuplent de vos visages émaciés, de vos barbes de deux jours savamment entretenues.

Petits chapeaux sur de longues chevelures, sur des coiffures faussement désordonnées. Cols en V sur des poitrines glabres ou légèrement poilues. Grosses ceintures sur des tuyaux de poêle offrant au regard des caleçons ou des boxers portés haut et finalement ne retenant presque rien.

Vous êtes beaux. Merci.

Collègue (suite)





 je viens de voir une photo du fils du président... c'est fou ce qu'il lui ressemble. c'est la même bouche, le même sourire! bon le mien est brun (très) et bouclé, mais cela m'a néanmoins troublé. il aurait aussi besoin d'un bon dentiste car sa dentition est plutôt en désordre mais je crois que cela fait partie de son charme.... en tous cas de ce qui me trouble. je n'aime pas les mecs parfaits.

26 septembre 2009

sensuel




Week-end à la maison!!



sans commentaire!
l'automne bientôt
sous la couette!

un rêve

20 septembre 2009

concert

Les sortilèges du Symphonique de Chicago

Bernard Haitink, qui dirige le Chicago Symphony Orchestra, a toujours privilégié un son chaud et équilibré.
Bernard Haitink, qui dirige le Chicago Symphony Orchestra, a toujours privilégié un son chaud et équilibré.
La plus virtuose des formations américaines donne deux concerts, Salle Pleyel, dimanche et lundi, sous la direction de Bernard Haitink.
PARMI les « big five » (avec ­Cleveland, Boston, Philadelphie et New York), le Chicago Symphony Orchestra est le plus mythique : la quintessence du son américain, brillant, vrombissant, s'appuyant sur la section de cuivres la plus puissante du monde. Attention cependant aux clichés. Les concerts que le CSO donne, dimanche et lundi, à Paris, pourraient nuancer cette image. D'abord parce qu'ils sont dirigés par le merveilleux ­Bernard Haitink, un ennemi du clinquant, qui a toujours privilégié un son chaud et équilibré. Mais aussi parce que l'orchestre a changé.

«Discipline, concentration, silence»

Celui qui joua cent fois le solo de cor de la Cinquième de Mahler est le premier à reconnaître que l'orchestre a évolué, depuis quarante-trois ans qu'il en fait partie. « Dans les années 1970, notre chef Georg Solti aimait un son très cuivré, tranchant, et les ingénieurs du son orientaient leurs prises de son en fonction de cette esthétique. Barenboïm, lui, attachait plus d'importance à l'harmonie qu'au rythme, ce qui a créé un son plus chaud. »

C'est aussi l'avis de Mathieu Dufour, flûte solo, qui préfère un son qui respire aux démonstrations de puissance des cuivres. Ce Français, qui occupa le même poste au Capitole de Toulouse et à l'Opéra de Paris avant d'être appelé il y a dix ans dans cet orchestre mythique, ne pourrait plus se réhabituer au travail d'orchestre en France : « c'est le jour et la nuit : ici règne la discipline, on travaille vite, dans la concentration et le silence, et chacun est tellement bien préparé que tout est en place dès la première répétition ».

Certains chefs, pourtant, préfèrent des orchestres moins ­parfaits, que l'on puisse modeler : « au contraire, explique Dufour : le fait que tout soit au point dès la première répétition fait que l'on peut se concentrer sur les questions musicales, sans être freiné par les problèmes techniques. Mais cela met à nu les limites des chefs qui ne font que de la technique et n'ont rien à dire musicalement ! Dans ces cas-là, l'orchestre joue tout seul… »

Présidente du Chicago Symphony, Deborah Rutter est fière de son orchestre : « il s'est considérablement rajeuni, notamment dans les cordes

techno PARADE, PARIS

technoPARADE,PARIS

le bonheur d'être, 20/9/09



Tout simplement, le bonheur d'exister, le bonheur de le dire, le plaisir de le montrer, de le démontrer.

19 septembre 2009


Dominique Blanc donne corps à "La douleur" Cette fois donc, le metteur en scène s'attelait, après Dostoïevski, à un texte de Marguerite Duras, "La Douleur". Bouleversant témoignage de celle qui attend le retour de Robert Antelme, de déportation. Elle y dit les effroyables conséquences de cette attente interminable. Après la lecture, le temps de la mise en scène. La comédienne, qu'on a souvent vue poignante d'émotion retenue, est cette fois seule sur le plateau et le metteur en scène oeuvre en coulisses. Tous deux ont travaillé avec le chorégraphe Thierry Thieû Niang et on est impatients du résultat.

Collègue **

Nous vivons ensemble. Enfin presque. Nous passons tellement de temps sur ce foutu projet, loin de Paris, dans cette ville étrangère, où, du lundi matin 7h, lorsque nous prenons le train au vendredi 19h où le reprenons pour rentrer, il nous semble vivre une longue journée sur une autre planète. Hors du temps, hors des réalités.
Nous ne parlons que du « projet », nous nous accordons que peu de loisirs. Un même hôtel cossu où nous vivons toute la semaine, où nous partageons nos repas. Que savons-nous de cette ville qui nous accueille ? Rien ; seul le chemin de l’hôtel au bureau nous est à peu près familier à travers la vitre du taxi.
Ce projet aurait pu se dérouler ailleurs, dans un autre pays, une autre planète, je crois que nous nous n’en serions pas aperçus. Rien n’importe sauf atteindre l’objectif.
Tu es beau. Sauvagement hétéro. Sauvagement beau. En fait non, je suis sûr que tu n’es pas si beau que cela mais tu dégages une telle sensualité que je vis, ivre de toi du soir au matin. Ivre de tes cheveux bouclés si noirs, de tes yeux bleus, de ton nez aquilin, de ton petit cul bombé que je regarde bouger avec ton corps, si léger, si fin. J’ai hâte chaque jour, qu’arrive notre pose du soir, juste avant dîner. Cette séance de gym à la salle de sport de l’hôtel.
Chaque soir, je puis enfin te voir te dévêtir, je puis enfin, m’imprégner de ton odeur. Acre. Elle emplie l’atmosphère de la salle au fur et à mesure de nos efforts, au fur et à mesure que la sueur tâche ton t-shirt, coule sur ton front, le long de ton dos. Je m’efforce de soulever la fonte avec ton aide plus pour avoir ton short tout près de mon visage lorsque tu m’aides à faire mes exercices. Et puis enfin, la fin, la récompense suprême.



Le vestiaire, les vêtements enlevés un à un, les corps épuisés qui s’offrent aux regards puis, enfin l’eau chaude qui coule le long de ton dos, de tes cuisses. Ton petit cul enfin si près de moi, si près de mon désir ; si inaccessible enfin. Et ta joie si nature, ton sourire si frais. On se détend enfin. On rigole enfin. On se tape sur le dos, sur les fesses. On blague comme tous les mecs de la terre dans les douches des vestiaires. Mais moi, je te veux et je ne t’aurai pas.
La nuit, enfin, après le travail, après le sport, après le dîner. Seul dans ma chambre, je tente, de continuer le plaisir, je tente de te retrouver. Oui, finalement, tu es là ta peau contre ma peau, ton sexe contre mon sexe, tes yeux dans les miens.
Enfin, enfin le plaisir vient. Je gémis un peu. Le froid soudain revient dans la chambre vide. Je dois m’endormir ; demain, on se lève tôt ; demain je te retrouve.



06 septembre 2009

welcome home




Pas vraiment eu ni le temps, ni le besoin, ni finalement l'envie de communiquer et de me livrer sur la planète web. je reviens, finalement.

05 septembre 2009

bouquins, été 2009



J'avais vaguement entendu parler de son livre et me suis laissée séduire par son sourire, sa gentillesse et son accessibilité; j'ai donc acheté Jérusalem interdite, pour lequel l'auteur a obtenu le Prix 2003 du Goéland masqué, mais il y a tellement de prix littéraires chez nous qu'on ne sait plus quelle valeur leur accorder. Et alors, l'aventure a commencé dès les premières pages et je ne l'ai plus lâché; en effet, prévoyez une bonne plage de lecture, car vous aurez du mal à laisser le livre pour vaquer à vos tâches! Un homme d'une trentaine d'années découvre à la mort de sa mère qu'il n'est certainement pas le fils de celle qu'il appelait Nanou; pour seul indice, il a trois photos qui vont le conduire au Caire et à Jérusalem! Il découvre alors que la nuit de sa naissance, tous les bébés et les femmes prêtes à accoucher ont été monstrueusement assassinés! Étrangement, le tueur semble être encore sur ses traces, trente ans plus tard, puisque les témoins qu'il interroge meurent selon le scénario de la maternité! L'auteur nous emmène à Jérusalem et allie au suspense des éléments historiques et politiques qui renforcent l'intérêt déjà présent dans l'intrigue. Quant à la fin, elle est des plus réussies et surprenant!



.

Au premier siècle après Jésus Christ, Lucius Albinus est procurateur de Judée. À la demande de son oncle,un sénateur romain secrètement converti au christianisme, Lucius va tenter de déchiffrer un étrange cryptogramme qui sert de signe de ralliement aux premiers chrétiens persécutés par Néron!

Cette enquête va lui faire rencontrer les dernier témoins de la crucifixion, alors même qu’une révolte contre l’empereur se prépare!

Existant réellement, ce mystérieux carré de lettres appelé carré “Sator” n’a jamais pu être déchiffré… Un roman passionnant sur un des mystères de l’archéologie chrétienne!



Un meurtre commis il y a 16 ans, jamais élucidé... la recherche a évolué et maintenant on est capable d'identifier l'ADN. Donc on ressort ce dossier et Harry s'y colle avec Kiz Rider son ancienne co-équipière.

Mon avis : Une enquête relativement intéressante, sur fond de rivalité entre services de police. Pas de quoi casser trois pattes à un canard. Une fois que le meurtrier a été trouvé, je

n'ai pas lu les dernières pages, je me suis un peu ennuyée. Bref, pas du grand Connelly.


A quoi reconnaît-on un écrivain ? Parfois, à sa capacité de faire de la littérature avec très peu de chose. Dire que Jean-Paul Kauffmann est parti de rien pour son dernier livre serait excessif. La Courlande existe bel et bien, on peut le vérifier dans le dictionnaire : c'est une province de Lettonie, bordée par la Baltique, qui a connu une histoire tourmentée. Mais enfin... Il n'était pas évident de consacrer trois cents pages à ce territoire improbable, ce « pays de la désolation heureuse », sous prétexte que « Courlande » a une belle sonorité ! Voici pourtant un livre qui démarre au quart de tour. Non pas à la manière d'un thriller, mais avec beaucoup de douceur








Difficile d'éviter les fausses notes

avec l'approche romanesque des camps de la mort. C'est l'exploit pourtant réussi par la grande romancière catalane Maria Angels Anglada (1930-1999) qui a écrit ce «Violon d'Auschwitz» avec une rigueur documentaire aussi déchirante que son invention dramatique. Ou comment un luthier juif déporté doit son salut à la confection d'un violon digne d'un Stradivarius. Eternelle confrontationde la barbarie absolue et de la petite lueur opiniâtre de l'art, de la civilisation et de l'espoir !



Connelly a réussi un magnifique roman noir métaphorique. Le bien, le mal, l'obsession de la culpabilité, de l'expiation, il glisse tout cela dans une aventure policière parfaitement construite, haletante, troublante. –







Après son premier roman sorti en 2002, Muriel Barbery prend le temps de nous faire partager sa passion pour le Japon dans un roman très… parisien ! ‘L’Elégance du hérisson’ joue avec les paradoxes grâce à des personnages discrets mais surprenants. Drôles. Profonds. Sensibles. Philosophes. Le hérisson élégant, c’est Madame Michel qui a perdu son chat Léon, hommage à Léon Tolstoï. Concierge de son état, cette quinquagénaire mal léchée, rude et secrète, est passionnée de littérature russe et de cinéma japonais. Durant 27 ans, elle a dissimulé sa culture, pour avoir la paix, jusqu’au jour où le nouveau propriétaire la démasque immédiatement.
Bousculant toutes les conventions, Monsieur Ozu - richissime Japonais - l’invite à dîner. Le pendant cynique de Madame Michel, son âme soeur inattendue, c’est Paloma, une petite fille de 12 ans, surdouée et malheureuse, qui voit l’absurdité de la vie, celle de ses proches : sa soeur normalienne, sa mère sous antidépresseurs, son père un peu lâche. C’est dans les mangas qu’elle trouve la vérité. Muriel Barbery se régale à nous décrire la vie de tout cet immeuble bourgeois, elle s’amuse, jubile, joue. Cela fait un peu effet de style, tout est un peu trop caricatural, mais le résultat est là : cela fonctionne bien, c’est intelligent, drôle, cultivé, épique mais pas vraiment original.