30 décembre 2010
Petit matin
Nuit, ville bruits assourdis
Nuit, ville lumières blafardes
Chambre, et son cocon de lit
Chambre, lit, moi qui me hasarde
Lit, draps, et toi remuant dedans
Draps et moi te regardant rêver
Draps, toi et moi te désirant
Moi, toi, ton viet endormi mais dressé
Toi, moi et ta queue dans ma main
objet de plaisir, Objet de mon désir,
Petit matin.
28 décembre 2010
Frustration, dès le matin..
Une de ces machines où l'on doit ramener les jambes l'une contre l'autre et les écarter ensuite. Je devinais sous ses vêtements, un corps délicatement musclé, sec, fin. Je devinais ou plutôt imaginais car il se cachait sous un t shift promouvant la "pink lady" : une pomme rose (si,si) en forme de coeur grignoté au coin. Comme un fait exprès, nous n'avons pas arrêté de nous croiser tout au long de cette courte séance. Toujours le même regard fuyant, toujours aussi attendrissant finalement!
Et puis l'heure tourne, je file vers le vestiaire. Un vestiaire de gymnase comme tous les autres. Les mêmes casiers, la balance contre le mur, quelques hommes s'habillant, se dévêtant ou allant et venant nus seings dans leur serviette.
Et bien sûr il était là aussi. Sans doute encore plus gêné maintenant qu'il devait exposer son corps en public. Un corps comme je l'imaginais. Une peau blanche, glabre, rosie par les efforts. Des muscles finement dessinés, des fesses aux formes aiguës, comme taillées elles aussi à la serpe et un sexe superbe, long, posé sur de belles couilles bien pendues et couronné, "surprise", d'une fine couronne de poils délicatement taillée. Plutôt que de se diriger vers les douches, il est entré dans le sauna.
J'ai hésité un court instant. Ce n'est pas dans mes habitudes de passer du temps au sauna après l'entrainement. Surtout pas le matin car je dois filer au bureau. Mais ce matin, je voulais continuer de rêver un peu et rester quelques minutes encore sous son charme. Je me suis posé en face de lui Pas question de tenter quoique ce soit. Je n'avais ni le temps ni le moindre espoir d'aboutir à quoique ce soit. J'ai posé ma serviette sur le banc de bois et me suis installé nu dessus. Lui par contre avait gardé sa serviette autour de la taille. J'étais bien. Nos corps, indépendamment de nous communiquaient entre eux. Échangeant leurs hormones, communiant voluptueusement. Je me laissais aller à la douceur du moment. Des vagues de phéromones parcouraient mon corps trempé de sueur, que j'essuyais de mes mains. Voluptueusement? Je ne sais.
En tous cas, je sentais mon sexe frémir et discrètement prendre ses aises. Alors, dans un mouvement somme toute banal, Il s'est penché en écartant machinalement les cuisses, laissant entrevoir sa queue manifestement raidie. Ouh! Allais-je défaillir sous les assauts de plus en plus violents de ses phéromones? Que faire? Je sentais la chaleur monter dans mon entrejambe. Je n'osais poser le regard sur mon sexe mais j'étais sûr que je ne devait plus tout à fait être dans mon état normal. Il soufflait le chaud et le froid. Si tout indiquait un fort état d'excitation, la raideur de son viet le démontrait, son visage cramoisi restait impassible, le regard au loin comme paniqué.
27 décembre 2010
"Don't ask don't tell"
Le Pentagone a annoncé ce mardi qu'il allait examiner les dossiers des candidats homosexuels qui souhaitent rejoindre l'armée. Dans le même temps, une juge considère que la loi "Don't ask don't tell" est inconstitutionnelle.
24 décembre 2010
22 décembre 2010
hommage
Il y a des endroits comme cela
19 décembre 2010
clin d'oeil....
18 décembre 2010
De grands moments de solitude
05 décembre 2010
28 novembre 2010
sunday's movie
27 novembre 2010
09 novembre 2010
At home
Je t’aime, cela ne fait plus aucun doute que je t’aime ; depuis le temps !
Je t’aime sous toutes tes formes, sous toutes les coutures.
Je t’aime de partout, partout, tout entier.
Je t’aime aussi quand tu te balades en slip minable toute la journée dans l’appartement. Quand tu n’as pas pris la peine de te raser ni même de te raser.. – tu comprends, c’est dimanche ! C’est le jour du seigneur, repos, niente, farniente. Grosse flemme ! –
Tu traînes du canapé du salon à ton gros bon vieux fauteuil bien défoncé. Nouvel obs et tasse de café à la main, en te grattant les couilles si élégamment que c’en est émouvant. Ah ! Et ces vieux CK que tu exhibes
! grisâtres à force d’êtres lavés, la ceinture un peu lâche et l’entrejambe qui bée, laissant apparaître quelques fois un de tes délicieux petits abricots. Le pire –pour moi- c’est quand tu t’affales sur le canapé sur le ventre, à moitié endormi, passant ainsi au cran supérieur du « veux rien faire », pas très loin du coma profond. Là tu offres à ma concupiscence ta cambrure accentuée, tes formes callipyges tendant le coton léger et fatigué de ton CK. Ton cul ! Ton cul aux fesses fermes, rebondies, tes fesses si naturellement écartées qu’elles laissent entrevoir les contreforts de ton délicieux troufignon.
Que faire d’autre que s’approcher ! Que faire d’autre que de passer la main sur ce tissu tendu , caresser cette chair qui se contracte à mon contact. Que faire d’autre enfin que d’enlever ce qui me sépare de toi !
Voilà enfin ma main qui de la tranche écarte ton derche. D’un doigt, je caresse ce lieu sacré que j’aime tant ces formes si sensuelles, cette discrète ligne de peau incroyablement douce qui mène des testicules à la porte sacrée de tes entrailles.
Bien sûr tu te redresses, tu me tends, tu m’offres ton cul et ton oignon maintenant en pleine lumière.
Un baiser, un souffle et tandis que mes mains fermement écartent tes deux lunes, la chair si délicate ici frémit et déjà tu t’entrouvres. Ma langue se glisse dans la brèche et se fraie un chemin, millimètre par millimètre tandis que je flatte de la main ta queue et tes couilles.
Qui se donne et qui donne ? Qu’importe, je suis en adoration devant cette tendre rosace qui m’appelle, qui va lentement céder à mes assauts amoureux.
Bientôt ma langue doit céder la place. Je masse énergiquement tes fesses. Ton trou du cul réagit et s'entrouvre en rythme. Bon Dieu, je suis au bord du collapse, je me glisserai tout entier par ce délicieux interstice. Vite, vite je me desappe. Jette mes fringues par dessus bord, libère mon viet qui se dresse turgescent en un instant.
Une petite goutte de salive et déjà un doigt se glisse sans encombre et te masse fermement tout en te caressant le périnée. Tu gémis, te cambre
encore plus et te livres tout entier concentré là à mes doigts qui, vaillants hérauts de mon immense désir, un par un vont ouvrir le passage. Je vais et je viens, je creuse doucement et sûrement mon sillon au dedans de toi. C'est si simple, si doux, si bon. Bientôt ma queue gonflée de désir remplacera ma main. Dressé sur toi je t'empalerai lentement, profondément, je collerai mon pubis contre ton cul, ma queue tout entière en toi, jusqu'à. E faire qu'un.
Qui se donne et qui donne ? Qu’importe.
06 novembre 2010
Personal fascination
Photographe d'origine serbe, aime les mecs, nos corps. Il les capte et nous les livre, bruts, brutalement, un appel à nos sens
Le livre expose l’homme certes dans son plus simple appareil, mais avant tout dans sa diversité. Au fil des pages, on passe d’élancé à baraqué, de velu à tondu, de foncé à délavé, d’heureux à malheureux, etc. Oust! les modèles professionnels et les studios sans âme! Avec Persuasion Of Men, on pénètre dans l’intimité de ces hommes naturels qui ont bien voulu ouvrir la porte de leur intimité. «Ils sont rois de leur environne-ment. Leur appartement, leur stationnement, leur cour arrière font office d’habitat naturel. Ils vous y invitent et tentent chacun à leur manière de vous persuader de vous joindre à leurs plaisirs sexuels», élabore Drasko sur le titre de son livre.
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04 novembre 2010
illustration
01 novembre 2010
Carnage dans une église a Bagdad
Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent: afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez- vous? (Luc 6 : 27-36)
Carnage dans d'une église à Bagdad
envoyé par BFMTV. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
Petites Morts ,Art ou poRno....
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About this project
"The Fearless Project is an art and cultural initiative bringing together artists, outsiders, thinkers, musicians, designers, writers, creatives: anyone who has ever had the urge to do something outside of their comfort zone."
www.fear-less.com
INSTANT is presented by The Fearless Project as primarily a Polaroid exhibition of the male face during the point of orgasm. Additionally artists are curated and sought out around the world to depict in their own style and form their own depictions. The goal is to break people out from the social stigmas of sexuality by presenting to gallery goers one of their most intimate moments that for many are seen by only a handful of people throughout their whole life.
This "One Night Stand" will take place in Ottawa at Le Petite Mort Gallery on December 4th...play stay tuned to www.fear-less.com for additional details and information regarding the night of the event and also a few things in store to make it a unique and special event tailored specifically for the gallery.
The video attached is from the June exhibition at Robert Goff Gallery.
The money raised here will help cover costs to cover film, press/media & installation materials.
Bouquins
Il y a assurément chez le capitaine Louyre, protagoniste essentiel du nouveau roman de Marc Dugain, L'insomnie des étoiles, un petit quelque chose du commissaire Adamsberg, le héros récurrent des polars de Fred Vargas : même nonchalance apparente, même désabusement, même singularité de comportement, même mélange d'intuition et de raisonnement, de sensibilité et de lucidité... Rien de très étonnant à cela quand on sait que les deux auteurs se connaissent depuis l'enfance et qu'ils se conseillent mutuellement au sujet de leurs écrits. C'est d'ailleurs sur le terrain policier de sa grande amie, qu'il considère comme sa soeur, que Marc Dugain s'aventure cette fois, tout en restant dans les travées de l'histoire contemporaine, son thème de prédilection - la Première Guerre mondiale dans La chambre des officiers, son premier roman paru en 1999, le FBI pour La malédiction d'Edgar en 2005, ou encore la Russie de Staline avec Une exécution ordinaire, en 2007.
L'écrivain s'intéresse aujourd'hui à la Seconde Guerre mondiale et charge son capitaine, haut gradé français dépourvu de tout esprit belliqueux, d'enquêter sur le passé de Maria Richter, 15 ans. Louyre et ses hommes l'ont découverte, décharnée, affamée, à l'automne 1945, dans une ferme abandonnée, au sud de l'Allemagne. Ils y ont également trouvé un corps calciné. Et Louyre apprendra dans la foulée qu'une maison de convalescence des environs a été vidée de ses occupants pendant la guerre... Voilà autant de "secrets palpitants pour un homme menacé d'ennui", confiera-t-il au maire de la ville où il a installé ses quartiers, comme convenu entre les Alliés. Aux petits soins pour l'adolescente, qui lui oppose d'abord un certain mutisme, le militaire veut en savoir plus sur cette étrange maison de convalescence et soumet son ancien directeur, le docteur Halfinger, à un interrogatoire serré. Ce face-à-face sans concession est d'ailleurs la partie la plus intéressante du roman, dont le reste pèche parfois par son côté décousu, qui aborde ainsi de front l'eugénisme et l'euthanasie pratiqués par les nazis pour se débarrasser des malades, des handicapés, et bien sûr des "fous". Et Louyre de commenter sobrement : "Il ne me reste qu'à me persuader de la réalité de ce que je découvre." Seule Maria pourra peut-être lui faire oublier pareille abomination...
Marc Fugain, le cavaleur: article du nouvel obs
31 octobre 2010
sunday morning wood
30 octobre 2010
18 octobre 2010
Le furtif
Hey, les mecs ! Je vous aime ! Je vous aime tels que vous êtes, bien souvent ancrés quelque soit l’âge dans une post adolescence attendrissante. Ancrés à vos rêves de garçon. J’aime vos petits coups d’œil furtifs dans le métro quand vous vérifiez que cette petite mèche rebelle est là bien comme il faut, dans la vitrine de ce magasin, pour vous assurer que cette écharpe négligemment jetée autour de votre cou fait bien « négligé ». J’aime aussi vos petits gestes pour remonter mais pas trop vos pantalons ; pour que vos dessous se voient encore mais « pas trop ».
Je vous aime dans les gymnases, suant grinçant sur les appareils aussi diaboliques que sophistiqués. Je vous aime surtout quand, l’effort terminé vous jetez des coups d’œil furtifs dans les miroirs… comme si cela se voyait déjà.
Je vous aime enfin dans les vestiaires où le coup d’œil se fait moins furtif, plus affirmé, plus coquin.
Bien sûr il ne se passera rien, bien sûr bien fou je serais de profiter de ces quelques instants d’abandon, pour venir caresser ces fesses si rebondies, ces pecs encore chauds de la fonte soulevée.
Mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque, et ce n’est pas l’envie qui vous manque non plus , coquets ados attardés !
17 octobre 2010
Expo à voir d'urgence
Pour regarder ces images de chez nous. Ces "cafés du commerce", ces plages du nord et ces supérettes colorées.
Pendant près de cinq ans, Raymond Depardon a sillonné la France du nord au sud, et de la Vendée à l’Alsace. Durant ce périple de 7 000 kilomètres, il a fait quelque 7 000 photos avec une grosse chambre 20 x 25. Finalement, 890 images ont été tirées, dont 280 viennent d’être réunies dans un beau livre. Trente-six photos ont bénéficié de tirages grand format (200 x 165 cm) afin d’être exposées dans la grande galerie de la BNF. Le tout forme un ensemble baptisé «La France de Raymond Depardon», qui provoque une vive émotion, ainsi qu’un léger trouble. Commençons par l’émotion. Le photographe et cinéaste s’est attaché à capter une France de ronds-points, de bars-tabacs, de pavillons et de logements sociaux que nous avons en permanence sous les yeux et que nous ne voyons pas vraiment. Or, non seulement les images de Depardon nous font regarder ces non-sujets, mais de surcroît elles nous font trouver belle, frappante, touchante cette France des sous-préfectures.
Béton. La France est un sujet qui bouge beaucoup. Les immeubles en béton du plan Marshall deviennent pièces de patrimoine, les petits commerces des années 60 et 70 restés dans leur jus, objets de collection. A quelle distance photographie-t-on ce pays qui s’éloigne ? Combien de haut et de bas faut-il mettre dans l’image, combien de ciel et de sol ? Depardon a choisi de mettre beaucoup de bas, révélant l’envahissement de l’environnement par le marquage au sol des directions départementales de l’Equipement : celui-ci est présent sur deux images sur trois. Ces lignes blanches et jaunes sont les repères de la nouvelle danse des sous-préfectures : deux pas en avant vers nulle part, un pas en arrière vers la nostalgie.
C’est un travail sensible dans l’esprit de Walker Evans et de Paul Strand, photographes américains dont Depardon revendique l’influence. Mais lui a travaillé en couleur. Eclatent sous nos yeux d’incroyables lumières et teintes. Ici commence le trouble. Eprouvons-nous un plaisir frelaté qui viendrait de ce que les couleurs ont été artificiellement «boostées» et les ombres débouchées au forceps ? La reproduction présentée est-elle «supérieure» à l’original ? Depardon et son tireur, Jacques Hénaff, ont-ils parfois recherché délibérément une esthétique de cartes postales colorisées ? Le numérique a aujourd’hui assez de tours dans son sac pour nous faire apprécier une tache de ketchup sur une moquette de bureau. Avant de se balader dans la France à la fois insolite et banale de Depardon, il importe de lever le doute et de préciser les intentions. «En orfèvre de l’image, Raymond Depardon a choisi, ajusté et façonné les photographies, aidé de la pointe de la technologie numérique», indiquent les communiqués de presse. Les images réalisées à la chambre ont été scannées, numérisées et traitées jusqu’à ce que leur rendu convienne au photographe. Traitées jusqu’à quel point ? «Les couleurs n’ont absolument pas été boostées, proteste Jacques Hénaff, responsable de la numérisation et du tirage. Raymond Depardon les voulait le plus naturel possible. Si les couleurs étonnent, c’est parce qu’aujourd’hui les techniques numériques permettent de rectifier les défauts des pellicules argentiques, qui ont toutes des biais, des dominantes, et qui font que la photo couleur est souvent assez loin de la réalité. Le numérique permet en particulier d’exploiter toute la richesse des images très lumineuses issues des chambres 20 x 25.» De son côté, Depardon admet que certaines couleurs puissent étonner. Il livre plusieurs explications : «D’abord, les gens des villes sont souvent étonnés par les lumières et les couleurs de la province, ils en ont perdu l’habitude.» Ensuite, il dévoile un paradoxe. Comme beaucoup de photographes qui ont surtout travaillé en noir et blanc, il dit aimer les lumières froides «car on y retrouve les mêmes palettes qu’en noir et blanc». Il a donc évité de travailler sous le soleil, préférant les temps gris mais lumineux. «Or, cette recherche de la neutralité m’a permis de mieux voir, par exemple, le rouge des panneaux de sens interdits et des devantures de boucheries, bref elle m’a orienté vers les couleurs vives.» Le paradoxe est donc que Raymond Depardon était parti pour photographier la France en lumière froide, délaissant les mois d’été «où la lumière en France est trop jaune», et qu’il est revenu avec des images aux couleurs acidulées. «Acidulées comme les bonbons et les tables en Formica de mon enfance. Ce sont les teintes des années 50, qui furent celles de mon adolescence, et qui ont dû venir titiller mon inconscient lors des prises de vues.»
Tomate. Dernière explication : les pellicules Kodak utilisées sont étalonnées à Rochester (New York), où la lumière du jour a une «température» de 5 700 kelvins. La même, grosso modo, que celle du sud de la France, entre Lyon et Marseille suivant les saisons. Les couleurs du nord du pays ont donc été «réchauffées» pour tenir compte de ce biais. Enfin cette anecdote : la directrice photo, Caroline Champetier, ayant trouvé surnaturel le rouge de tomates photographiées sur un étal (la photo prise dans l’Aude est présente à l’expo), une vraie tomate fut posée contre l’image. Elle était encore plus rouge que la reproduction, affirme Depardon.
Les ambiguïtés étant a priori levées, passons derrière la vitre de l’appareil à travers lequel - comme à travers toute chambre - Depardon a vu la France à l’envers durant tant de mois. Le voyage a commencé à Berck-sur-Mer, où le photographe a été saisi de doutes profonds. Quiconque a essayé de saisir Berck avec sa lumière de sable et de vent comprendra. Le portraitiste de la France quitte la ville bredouille, mais trouve bientôt l’illumination à Calais, dans le bleu des cafés. Puis une alchimie a joué, que l’on peut résumer ainsi : le regard frontal de la chambre orienté vers des sujets plutôt latéraux, supérettes, abribus et vitrines hors d’âge. On pourrait presque dire que le photographe a rendu pittoresque une France qui ne l’est pas, s’il n’avait une aversion pour le pittoresque. Depardon a aussi photographié des zones commerciales mais un problème a surgi : «J’étais incapable après coup de dire dans quelle ville j’avais fait le cliché, tant ces zones se ressemblent.» La France qu’il a captée n’a pas d’âge mais elle semble avoir des regrets et une certaine gravité. «Si j’avais fait un portrait kitsch, on m’aurait dit : "Tu fais du Martin Parr". Or, l’Angleterre de Parr et la France sont très différentes. La France est, comment dire, plus tendre.» Ou peut-être est-ce le regard de Depardon qui l’est, plus tendre.
it's freezing outside
16 octobre 2010
The town
Voilà qui devrait définitivement assurer le rang de Boston parmi les capitales du crime. Le titre du second long métrage réalisé par Ben Affleck se réfère à Charlestown, quartier populaire de la capitale du Massachusetts dont on apprend qu'il compte parmi ses habitants - en majorité d'extraction irlandaise - une proportion peu ordinaire de braqueurs de banques. Il paraît qu'il en
Cette sensation d'emprisonnement est en tout cas le ressort principal de ce thriller classique, élégant et énergique. Ben Affleck s'est réservé le rôle de Doug MacRay, chef d'une bande que l'on voit à l'oeuvre dès les premières séquences. Du beau travail, brutal, mais sans violence excessive. Sous les masques de caoutchouc, on distingue les caractères. L'un des braqueurs souffre manifestement d'hyperactivité, il tabasse un employé et finit par embarquer la jolie directrice de la banque (Rebecca Hall) le temps de semer la police.
Le garçon brutal s'appelle Jem (Jeremy Renner), il s'aperçoit bientôt que la banquière s'est installée à Charlestown. Il manifeste son intention de lui régler son compte. Pour limiter les dégâts, Doug prend l'affaire en main et se met à suivre la jeune femme dont il apprend qu'elle s'appelle Claire, juste avant de tomber éperdument amoureux d'elle. La fille ou les copains ? Le quartier ou la fuite ? The Town formule ces vieilles questions, les rend encore plus pressantes en faisant intervenir un agent du FBI tenace et sans scrupules (Jon Hamm).
Ben Affleck ne fait même pas mine de renouveler ces figures, vieilles comme les premiers films de James Cagney. Il essaie tout simplement d'en faire du cinéma, pour distraire, pour émouvoir, pour faire frissonner, comme au temps du Public Enemy de William Wellman (1931). L'acteur-réalisateur met le même soin à réaliser ses séquences de hold-up que ses personnages à planifier leurs méfaits. Le second braquage, pendant lequel les voleurs portent des masques de nonne, est particulièrement réussi, jusqu'à son dernier plan qui laisse la bande hors d'haleine face à un policier isolé, qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Cette dynamique de l'action, l'intensité de l'ambiance urbaine aident à faire passer la construction sommaire de certains personnages, l'opposition primaire entre Doug et Jem (en revanche, l'idylle est traitée avec une délicatesse plus convaincante).
The Town retrouve aussi l'esprit politique des films de gangsters des années 1930. C'est sans doute une question de cycles économiques. Après l'automne 2008, la compassion que l'on peut ressentir pour les victimes de Doug et sa bande - les grandes banques à succursales - s'est singulièrement émoussée. Et Jon Hamm est un candidat idéal pour ressortir l'archétype du policier obsessionnel qui finit par être le méchant de l'affaire. L'autre méchant, un fleuriste qui tire toutes les ficelles du crime à Charlestown, est interprété par Pete Postlethwaite (c'était lui le père dans Au nom du père). Son personnage occupe exactement la position de celui de Jack Nicholson dans Les Infiltrés, de Scorsese (également situé dans les bas-fonds de Boston), et l'acteur britannique en donne une version laconique, économe de moyens, mais aussi impressionnante que celle du monstre sacré.
15 octobre 2010
CONCERT
Jonas Kaufmann, une voix en or toute au service de Schubert
Mais Jonas Kaufmann, remis, a honoré ce rendez-vous-ci, qu'un Théâtre des Champs-Elysées archicomble et sur les charbons ardents attendait. Un public composé d'élégantes, de "peoples" et de nombreux et sincères mélomanes. Mais un public bruyant : entre chaque lied de La Belle Meunière, de Franz Schubert, des salves catarrheuses le disputaient à des "chuts !" aussi tonitruants. Et puis, dans cette électricité ambiante, peu en osmose avec la délicatesse du cycle schubertien, on sentait l'auditoire prêt à déborder d'enthousiasme.
De sorte que, le dernier lied - tout de mélancolie morbide, chanté dans une sublime nuance pianissimo - à peine achevé, les spectateurs se sont vautrés dans une marée de "bravos !" sans même attendre la fin de la résonance du dernier accord joué par le pianiste Helmut Deutsch (accompagnateur scrupuleux mais court de son et sans génie). Le chanteur a eu alors un léger froncement du front et un demi-sourire où la résignation et le dépit n'étaient pas absents.
Jonas Kaufmann est beau, grand, mince, intelligent, il a une voix en or, est musicien comme peu de ténors le sont. Autant dire qu'il a tout pour lui. Son emploi du temps est effrayant, et il n'est pas rare qu'il jongle habilement - parfois moins habilement, ce qui le contraint à des désistements - entre opéras, concerts avec orchestre et récitals avec piano sur tous les continents.
Aussi subtil qu'éclatant
Certains observateurs, alertés par ses annulations, craignent pour sa voix, sa "durabilité" dans un métier où les ténors résistent moins bien que d'autres tessitures à la surchauffe. Mais la technique de Jonas Kaufmann est remarquable, la voix saine, ce que montre, mieux que tout autre exercice, celui, implacable, du récital : trois jours après une grippe, la voix est intacte (on a cru, après quelques lieder, déceler une fatigue des cordes vocales : il ne s'agissait apparemment que d'un "chat" dans la gorge) et les risques qu'il prend avec les nuances sont extraordinaires.
Le souffle et la ligne de chant sont d'une telle sûreté qu'ils lui permettent d'y poser, avec une belle liberté, les mots, prononcés dans une diction claire et intelligible. On peut juste regretter que le ténor abuse des sons couverts, qui sonnent parfois comme "baillés" (certains spécialistes de l'opéra le lui reprochent dans le répertoire italien et son nouveau disque, consacré au vérisme, chez Decca, est déjà l'objet de débats) et qu'il ait davantage de nuances que de couleurs dans sa palette vocale. Mais ce ne sont probablement que broutilles au regard d'un talent aussi subtil qu'éclatant.
13 octobre 2010
CONCERT
UN VOYAGE A L’INTERIEUR ET SUR LES MARGES
«J’avais onze ans et je savais jouer la première page et demie, peut-être. Je n’avais aucune idée de ce qu’était cette œuvre, mais ce que j’arrivais à lire et à jouer me fascinait.» Hélène Grimaud décrit son approche précoce, encore presque enfantine, de l’œuvre qui constitue le cœur de ce CD: «La Sonate d’Alban Berg, poursuit-elle, a été le point de départ de ce programme, qui parcourt de façon apparemment arbitraire l’histoire de la musique.» La pianiste décèle pourtant de subtiles voies de communication qui la conduisent géographique¬ment à travers le territoire de l’ancienne double monarchie danubienne. «Je sais bien que la Salzbourg mozartienne n’appartenait pas officiellement à l’Autriche et que Bartók se serait fermement élevé contre cette récupération. Il n’empêche que la musique de Mozart anticipe certaines choses qui s’épanouiront pleinement dans la musique de l’Empire austro-hongrois, chez Liszt et même chez Berg.»
Des résonances sont perceptibles. Des échos et des anticipations, des liaisons historiques transversales absolument passionnantes, qui s’associent dans la sonate de Berg. Le premier opus du maître viennois de l’atonalité est encore écrit «en si mineur», ce qui ne l’empêche pas d’explorer déjà tout le territoire tonal, jusqu’à ses limites. Cette œuvre constitue le point de départ conceptuel et le point culminant effectif du voyage sonore auquel Hélène Grimaud invite ses auditeurs à l’accompagner. Tout mène à la concentration harmonique et théma¬tique qu’atteint l’élève d’Arnold Schönberg dans son «chef-d’œuvre de compagnon». Dans la Sonate de Berg, tous les éléments de la forme sonate classique sont concentrés et rassem¬blés sans fioritures en un unique mouvement.
Mais la rigueur architecturale – un écho de l’ordre classique que Berg a emprunté à son maître – va de pair avec une richesse de contenu, une générosité émotionnelle que l’on rencontre rarement dans la musique moderne, laquelle atteint ici son premier sommet.
«On se dit qu’un morceau qui porte le numéro d’opus 1, déclare Hélène Grimaud, est obligatoirement une œuvre de jeunesse. Mais en réalité, la sonate incarne parfaitement ce que Berg a pu apporter au monde. Une expressivité suprême, qui émane, semble-t-il, directement de l’âme, qui ignore tout calcul – et en même temps, une pièce dont la structure est d’une clarté inimaginable.»
Les retrouvailles avec cette partition que la pianiste avait déjà considérée dans son enfance comme un trésor énigmatique et fascinant ont eu lieu en 2009: la célèbre interprète relit cette œuvre mystérieuse, que son professeur Pierre Barbizet avait copieusement annotée en couleurs et assortie d’un «sommaire» affectueux, collé sur la page de garde. Elle se révèle alors avec l’immédiateté d’une scène dramatique d’opéra romantique. «C’est un drame musical, dit la pianiste, coulé dans la forme miniature d’une sonate en un mouvement.»
D’où le rapport évident avec l’unique sonate, elle aussi en si mineur, du magicien des pianistes romantiques: «Franz Liszt écrit, lui aussi, une sonate en un seul mouvement, explique Hélène Grimaud, mais de dimensions gigantesques – wagnériennes même, pourrait-on dire. Sur le plan architectural, les mouvements d’une sonate en plusieurs sections se fondent ici avec la forme sonate, comprenant exposition, développement, reprise et coda. Encore des échos de choses connues, mais redéfinies et organisées de façon absolument inédite, concentrées dans un vaste parcours formel. Une fois de plus, la question n’est pas celle de la maîtrise de l’élaboration d’une telle construction. Le contrôle absolu qu’exerce Liszt sur la statique musicale n’implique pas obligatoirement une maîtrise tout aussi aboutie de l’expression. On assiste ici à la naissance d’un drame musical, commandé par les possibilités du piano, d’une sonate aussi théâtrale que peut l’être une sonate, opératique en un sens instrumental. N’oublions pas les éléments de l’histoire de la musique: Wagner n’aurait pas composé ses opéras si Liszt n’avait pas existé. En tout cas pas tels qu’il les a composés.»
Avec la sonate de Liszt, la pianiste se transforme en metteuse en scène, un vrai défi artistique à ses yeux: «Cela nous ramène, historiquement, à Mozart. En vérité, il écrit lui aussi des scènes d’opéra pour son instrument, il lui fait chanter des récitatifs et des arias. Il tire tout cela des possibilités du piano, il est pour son temps – ce qui le rapproche de Liszt et de Berg – un extrémiste de l’expression, ce qui, soit dit en passant, l’a également rendu intéressant pour Beethoven: les mouvements médians de la Sonate en la mineur de Mozart et de la Sonate “La Tempête” de Beethoven sont frères! La sonate de Mozart regorge de choses à venir; et elle parle un langage subjectif.»
La musique de Béla Bartók s’adresse à nous comme celle de Liszt et de Berg, mais par un biais légèrement différent. Il a cherché à définir musicalement le langage de façon plus concrète encore que ses prédécesseurs. Il se met en quête – à l’intérieur des frontières de la monarchie des Habsbourg, mais aussi après l’effondrement de celle-ci – de la vraie musique populaire, du langage authentique des hommes, dont il fait la source de son inspiration. Ce n’est pas sous forme d’échos mais directement, sans altération, qu’il nous la présente dans des œuvres comme les Danses populaires roumaines. Au terme de notre voyage musical vers l’Est, ces pièces nous font entendre l’expression la plus immédiate de l’homme qui chante et qui danse, là où l’expression du sujet se fond à nouveau dans la compréhension collective.
Belle inconnue
Après avoir joué un moment avec elle, humé son parfum à travers le coton du boxer.
Juste pour patienter un peu, juste pour s'impatienter et faire durer le plaisir.
Après l'avoir senti tout doucement se durcir sous ses doigts et tenter de s'extraire de sa prison de tissu.
Voilà , voilà enfin qu'elle se dévoile à ma concupiscence débridée, à mon désir irreprescible.
Voilà enfin qu'elle se libère de toute entrave, qu'elle se livre à moi en toute,simplicité, en toute majesté.
Alors quand enfin je l'ai en mains, dans toute sa plénitude, je découvre tous les plaisirs qu'elle s'apprête à me prodiguer.
Mes yeux se ferment, ma bouche s'approche. Je l'aime déjà.
10 octobre 2010
sunday's movie 2)
quand l'amitié dépasse les frontières,
toutes les frontières, même celles de l'amitié
au temps du cinéma muet
tout le film est visible, ici