31 juillet 2010

Bouquins


ORAGES ORDINAIRES, de William Boyd.


Il y a du Hitchcock dans cette histoire de monsieur tout le monde qui se retrouve du matin au soir accusé de meurtre, traqué par la police et un tueur mandaté par une puissante multinationale pharmaceutique. Adam Kindred, climatologue, est venu à Londres pour un entretien d’embauches. Fraîchement divorcé, suite à une aventure de deux minutes avec l’une de ses étudiantes, Adam repart de zéro sous le soleil teinté de gris de la capitale de l’Angleterre. Dans un restaurant où ne dîne que des business Man en voyage professionnel, il discute avec un chercheur, le Dr Philip Wang. Qui aura la mauvaise idée de se faire planter un couteau dans le cœur quelques heures après sa conversation avec Adam. Le voici suspect, fugitif. Il va alors, avec une aisance stupéfiante, se fondre dans une Londres des sans grades. Le spécialiste des nuages devient un expert en camouflage dans les buissons qui bordent la Tamise. En homme intelligent, il n’utilise aucun attribut du monde moderne – carte bleue, portable… - afin de conserver sa liberté. Sans argent, il devient un sdf, un pas lavé, barbu, que personne ne regarde. Il rejoint les centaines de personnes qui disparaissent chaque semaine dans ce pays. En solide connaisseur d’Hitchcock, Boyd utilise un macguffin. Une mallette qui appartenait à Wang, contenant la clef de son assassinat. Sans identité, Adam va affronter un tueur ex-membre de la Royale Armée de Sa Majesté, la police, les voyous qui rackettent les pauvres de chaque capitale.

Prodigieux roman, menant en parallèle plusieurs intrigues, une foultitude de personnages solidement dessinés. Boyd croît en la puissance du roman. Il s’empare d’un thème, disparaître en milieu urbain, l’assaisonne de plusieurs enquêtes, officielles et officieuses, dépeint les bas-fonds de Londres comme le luxe d’une société côté à la City, fait vivre son personnage principal comme au Moyen Age – sans lien technologique avec le réel, donc impossible à tracer – dans une cité du XXIe siècle. Avec, au centre, le fleuve. Cette Tamise où l’on se débarrasse de ses problèmes – ennemis, déchets… -, véritable égout sous-marin qui vit selon ses propres lois, régit par sa propre police.

Époustouflant roman, qui démontre une fois encore que Boyd est un classique. Alberto Moravia définissait un classique de la façon suivante : « un livre que l’on relit. » Sitôt fini, on a envie d’y retourner. Comme ce le fût pour « Brazzaville plage », « Un après-midi bleu », « Les Nouvelles confessions »…







30 juillet 2010

Bouquins



Empereurs des ténèbres
Ignacio del Valle

Le livre s'ouvre sur une image d'une beauté terrifiante : des chevaux pris dans les glaces de la rivière Slavianka, près de Leningrad, figés dans leur course, tel un gigantesque jeu d'échecs marmoréen. On pense à Malaparte qui décrivait, dans Kaputt, la mort d'un millier de chevaux poussés par un incendie de forêt dans les eaux du lac Ladoga pendant l'hiver de 1942. Et l'ambiance est la même, crépusculaire, fantomatique, une sorte d'opéra de fin du monde, façon Apocalypse now. Nous sommes, cette fois, à l'hiver 1943, sur le front russe, au sein de la division Azul, celle des volontaires espagnols, franquistes et phalangistes, poursuivant leur « croisade contre le communisme » aux côtés de l'armée allemande. Dans la rivière gelée, au milieu des chevaux aux yeux affolés, des hommes ont retrouvé le corps d'un soldat de la division, la gorge tranchée, portant sur le torse cette inscription gravée au couteau : « Prends garde, Dieu te regarde ».

Commence alors, dans un brouillard de mort, une étrange enquête, menée par un ex-lieutenant dégradé pour de mystérieuses raisons. Comment faire surgir la vérité dans ce monde où chacun est en délicatesse avec son passé et ses illusions ? A quoi riment une enquête et l'idée même de justice dans un monde dominé par des hordes de SS au regard vide ? Que valent l'innocence et la culpabilité quand le crime a pris le pouvoir ? Chaos de l'hiver russe, de la guerre et de l'Histoire, débâcle des valeurs et de la civilisation saignée à blanc par une armée de morts-vivants, Ignacio del Valle, jeune écrivain surdoué, brosse un fascinant portrait de l'enfer qu'il a fait précéder de cette citation de Jack l'Eventreur : « Un jour les hommes se tourneront vers le passé et diront que le XXe siècle est né avec moi. »





29 juillet 2010

Bouquins




Wonderland avenue


Un excellent Connelly
Ce roman au rythme assez lent, s’éloigne un peu des poncifs et s’enfonce doucement dans le drame d’un homme qui doute. Sans doute un des meilleurs d’une série qu’on recommandera chaudement de lire dans l’ordre de parution. En effet l’intérêt y réside dans la personnalité de Bosch, de plus en plus sur le fil, à deux doigts de faire justice tout seul, de devenir ce qu’il traque.

Quelques lignes...
À un moment donné, la vieille dame n’avait plus voulu mourir, mais il était trop tard. elle avait griffé le plâtre et la peinture du mur jusqu’à ne plus avoir d’ongles. Elle avait porté les mains à son cou, luttant pour glisser ses bouts de doigts ensanglantés sous le fil électrique. Elle s’était cassé quatre orteils à force de donner des coups de pieds dans les murs. Elle avait tout essayé et montré tant de détermination à rester en vie qu’Harry Bosch se demanda ce qui avait pu se produire avant. Où était passé sa volonté de vivre et pourquoi l’avait-elle perdue lorsqu’elle avait noué la rallonge de fil électrique autour de son cou et renversé sa chaise d’un coup de pied ? Pourquoi cette volonté s’était-elle dérobée à son esprit ?

Ce n’était pas les questions qu’il soulèverait dans son constat. Mais c’étaient bien celles auxquelles il ne pouvait s’empêcher de penser lorsqu’il se rassit dans sa voiture garée devant la maison de retraite « le splendide », sise dans Sunset Boulevard, à l’est du Hollywood freeway. Il était 16h20 et c’était le premier jour de l’année. Au tirage au sort, il avait hérité du service de garde pour les vacances.





Bouquins

Volker Kutscher











Le poisson mouillé (2008) édité au Seuil (2010)
Dans le Berlin de la fin des années 20, un jeune commissaire ambitieux tente de rejoindre les rangs de la Criminelle en enquêtant en solo sur le meurtre d'un homme qu'il avait rencontré une nuit.

Berlin est une ville carrefour tout à fait fascinante et l'est plus encore dans la période que Kutscher a choisi de reconstituer, dans ce gros roman historique qu'est Le poisson mouillé. Les groupes extrêmes, qu'ils soient nationaux-socialistes ou communistes, s'y livraient à un dangereux jeu de surenchères, parfois réelles, parfois fantasmées par l'autre, sur le fond de l'humiliation née d'une défaite que personne ne reconnaissait et l'échec de la prise de pouvoir spartakiste qui avait suivi la capitulation.

L'atmosphère survoltée, mais aussi souterraine de la capitale est rendue de façon parfaitement crédible par l'auteur. Comme dans les autres cités d'Europe, certains y cherchent alors l'oubli et l'enivrement permanent dans des fêtes et des substances dont la rigueur prussienne ne pouvait se satisfaire.

Cette ville aux mains des factions, politiques ou criminelles, voit les bars et bordels clandestins fleurir sous le regard plus ou moins complice des autorités, d'abord occupées à contenir la menace des plus pauvres. Kutscher reconstitue bien les mentalités antagonistes en présence, la défiance ouvrière à l'égard du pouvoir social-démocrate en place et de sa police, prompte à dissimuler ses responsabilités dans le sanglant et absurde premier mai que fait excellemment revivre l'auteur. Mais aussi l'exigence d'ordre, le respect de la discipline, l'idéal de grandeur ou l'absence d'éducation politique, socle sur lequel se greffent ici les idées revanchardes de cette armée humiliée qui s'organise dans l'ombre. Toute la fragilité de Weimar se retrouve ici, quelques semaines avant la débâcle économique. On mesure ainsi parfaitement comment les esprits seront bientôt prêts à faire un triomphe aux chemises brunes de l'hitlérisme, dont on se gaussait encore quelques années auparavant lors du putsch manqué de Munich.

C'est en tout cela que Le poisson mouillé est intéressant, plus que dans sa partie romanesque qui mélange enquête criminelle, récit d'aventures et espionnage. Pourtant celle-ci avec son trésor, sa comtesse, ses tueurs, ses corrupteurs et ses corrompus, permet de mettre en valeur les luttes entre les différentes cliques russes et l'éternel jeu trouble de la criminalité organisée. Elle anticipe même les grandes histoires d'espionnage de la Guerre froide qui planteront leurs décors dans la capitale défaite du Reich.

Arriviste, individualiste, manipulateur et cocaïnomane, Gereon Rath, le plutôt antipathique héros du Poisson mouillé, est à l'image de cette complexité.
Illustration de cette page : Joseph Goebbels, Gauleiter de Berlin.





28 juillet 2010

Farniente quatro

Le soleil tape fort, la chambre est si fraiche, le doux moment de la sieste!





Farniente tre

Laissons nous aller à la douceur des choses....

26 juillet 2010

Farniente due



que dire d'autre! n'est-ce pas cela le bonheur? Les vacances,la parenthèse estivale . Rien que du bonheur. cool!



24 juillet 2010

Farniente uno





Les bords de la Vezère sont accueillants et rafraichissants.

15 juillet 2010

save the males !!!...














Photographiés par Idris + Tony, les modèles Marcus Andersson, Chris Mosier [Ford Models] Doug Porter [Major], Nes Shatzer [Fusion] et David Axell [Cliquez] voici cinq couvertures pour le nouveau numéro du magazine Geil, qui ramène les projecteurs sur l'homme naturel vrai, et tentant de remonter à l'antiquité du monde grec et à travers l'histoire, de trouver des exemples d'une masculinité perdue

14 juillet 2010

nostalgie


Quand il pleut comme aujourd'hui, quand on n'a rien d'autre à faire qu'à regarder la pluie qui tombe à verse, quand, surtout, la perspective de partir en vacances vous rend impatients, alors la nostalgie vous gagne quelque peu. Vous pensez avec émotion et joie mêlées à vos vacances adolescentes. A ces plages "désertes" découvertes par vos potes. Celles où l'on put se baigner nus, celles où l'on peut laisser libre cours à nos joies et emportements adolescents. Ce n'était bien entendu il n'y a pas si longtemps mais c'est cependant si loin, si ingénu quand on y pense. Avons-nous vieilli? je crains que oui.....

du bon sens


no comment!........

14 juillet


i'm so vicious....




que faire un 14 juillet quand il pleut des cordes sur Paris, quand les champs Elysées sont envahis de milliers de soldats trempés jusqu'aux os et qui défilent devant le gnome et des chefs d'états africains? que faire d'autre que rester à la maison et profiter du temps qui passe...

05 juillet 2010

scissor-sisters


cédons, cédons à la jakeshears mania.... faut dire que j'adore les mecs un peu , beaucoup, très exhibs.... et avec un corps comme cela , il peut!!


Grain de beauté 5710

Dieu sait si je connais ton corps. Dieu sait que j'en ai exploré chaque recoin. Chacun de ses espaces même le plus secret n'est familier. Je sais le geste qu'il faut, là où il faut avec la pression qu'il faut pour te soutirer un de ses gémissements qui me mettent le cœur à l'heure. Je jurerai de reconnaitre ton grain de peau entre mille, j'en ai humé chaque pore et si souvent recueilli l'âpre sueur des moments de plaisir. Mais, aujourd'hui, je te revois. Aujourd'hui, tu me reviens, l'espace d'une soirée. Entre deux avions, entre une vie où je ne suis plus et une vie où je ne serai pas. Tu me reviens avec ton habituelle insolence, ton assurance vis à vis de moi. Celle qui te fait ostensiblement oublier que " j'ai une vie, moi aussi maintenant". Celle qui te permet de débarquer chez moi, comme cela, à l'improviste comme si je n'avais rien d'autre à faire que de t'attendre. De toute éternité. Celle de croire que "oui, j'avais quelque chose à faire, mais oui, bien sûr, je téléphone... Bien sûr j'annule..". Celle enfin de te dévêtir sans ambage, de m'allumer avec ce sourire, ce regard que je connais si bien. Et bien entendu tu as raison. Ce soir, une nouvelle fois, je te serai entièrement dévoué. Ce soir encore, je partirai à la découverte de ton corps si longtemps sublimé, si longtemps adoré. Ce soir encore, une parcelle oubliée - ce grain de beauté par exemple - me bouleversera, me rendra mes émotions si profondément enfouies.




04 juillet 2010

sunday's movies


Slavamogutin Slava nous offre ici des images "rafraichissantes" de sa Russie natale......

quelques fois aussi, les après-midi d'été sont bien longs quand la chaleur plombent la Sainte Russie